"On arrive trop tard dans le village de Gualaco pour choper un nouveau bus, on déjeune dans un petit comedor, et on décide de continuer jusqu'à San Esteban en stop: c'est très courant dans cette région où les transports sont peu développés, tous les pick-up (fourgonnette ouverte à l'arrière) ont l'habitude de prendre ceux qui le souhaitent contre une participation financière. On s'installe donc à la sortie du village en arrêtant tous les très rares vehicules qui passent (en fait, c'est essentiellement les 2 mêmes qui font des aller-retours sur quelques centaines de mètres). Il y aurait bien un camion qui transporte du bois et qui irait dans notre direction, mais il est coincé car la station essence, pourtant ouverte, est à sec. Pendant notre heure d'attente, nous voyons arriver peu à peu un certain nombre de locaux qui, n'ayant pas grand chose à faire et ayant déjà appris la nouvelle, viennent mater les trois gringos qui font du stop. C'est vrai que dans le coin, les gens ne paraissent pas stressés, et déclinent la glande sous toutes ses formes: glande assis devant la maison à regarder la pluie, glande debout à plusieurs au coin de la rue, glande au fourneaux d'un comedor (les restos populaires) désert pour les femmes, et tous, jeunes et vieux, hommes et femmes, y participent.
Un pickup finit par passer, on s'installe à l'arrière, la nouveauté et l'exostisme de ce moyen de transport, donne l'impression de partir à l'aventure. A peine partis, il se met à pleuvoir, et les éclaboussures venant de la piste de terre (la route goudronnée s'arrête bien avant Gualaco) colorent nos cheveux de rouge, ce qui rajoute au charme de la situation. Ca fait un beau tableau, qui continue sur une heure peut-être, jusqu'à San Esteban où nous passerons la nuit. C'est un des plus gros villages de la région, des grandes rues en terre en échiquier, quelques maison basses, il y a même une "discotèque" et un "mini-super-rapimarket", mais les panneaux coca et pepsi commencent à être moins omniprésents. A quelques heures de Tegus seulement, et malgré un accès étonnamment facile (il existe des bus directs), on est vraiment dans "quelquechose qui change"... (02.02.2003)